Dix huit minutes....longues…longues…
Algérie, 1960, loin d’Oran, dans le Sud, près d’une petite oasis... Bou Semghoun (prononcez: bou-semroun)...
Nous sommes le 12 octobre 1960, encore en été dans cette région du sud Oranie,
à 320 Km dans le sud d’Oran, à la lisière du Sahara. Notre campement est intégré
dans celui, bien provisoire, des commandos que nous sommes venus Mon co-pilote,
le Lieutenant de Vaisseau Miget, me rejoint. C’est sa première participation appuyer,
la 32-F et un renfort de la 33-F, récemment équipée du même type d’hélicoptère:
H.S.S., dit, aussi H.34 dans l’Armée de l’Air, ou encore Sikorsky S-58 pour le fabricant américain.
Nous venons juste de terminer le repas de midi, sous la tente réfectoire,
quand un officier de ma flottille vient me demander de décoller rapidement. Mission:
aller au secours d’un commando tombé du haut d’une falaise, et qui venait d’être signalé
en triste état: fractures multiples, dont, au moins une crânienne !
Etant encore sous-officier, avec mon mécanicien "sous la main", celui-ce part préparer
l’appareil pendant que je relève sur la carte, l’endroit de la chute, déterminé par le chef
de la section du blessé.
en mission opérationnelle. Je suis moniteur, mais ne puis laisser le poste de droite à un pilote
tout juste admis en vols opérationnels. Après le "lâcher" en pilotage "ordinaire",
j’occupe donc le poste de premier pilote, disposant de toutes les commandes
du H.S.S, … en principe !
Le réchauffage est rapide. La température étant encore estivale, le décollage se fait dans
un nuage de poussière avec un cap direct vers l’extrémité nord du Djebel Tamedda.
Un virage à droite nous fait voir la falaise et, rapidement on distingue des commandos
le haut de la falaise d’où est tombé le blessé, les autres, la partie pentue séparant ratissant,
les uns les deux falaises ! Je décide une présentation directe vers l’endroit qui semble le plus accessible…vraiment peu de surface disponible dans ce sens, la porte de l’hélico est à droite et la roue droite est juste de mon coté :
! Rien entre les deux falaises, j’avance toujours…zut ! Un bout de rocher dépassant
de la falaise paraît accessible mais tout juste pour une roue ! Mais j’ai trop de vitesse
et je décide de faire une autre mais il n’est pas très aisé de viser ce bout de rocher tout en contrôlant
les "tours moteur" à la poignée des gaz que je tiens dans ma main gauche ! La roue arrive près
du bout de rocher, je ne dispose guère que de 50 cm² et une touffe d’herbe garnit l’autre coté !
sur ce vide d’environ 100 mètres ! ma main gauche, je ne peux lâcher la poignée des gaz
Mais on va tenir bon ! Le mécanicien me signale la présence d’un arbuste
à proximité du rotor anti-couple !
Je fais très légèrement pivoter l’hélico pour l’éloigner de l’arbuste… mais il faudra s’en approcher
pour embarquer la civière avec son occupant, car le peu d’espace entre la porte
de l’hélico et la falaise, donne
Il me faudrait activer le frein des roues, surtout pour celle de droite
! Mais si la tirette est à portée de
et elle est hors de portée de mon co-pilote ! ne pas risquer de le faire décrocher de son logement,
Deux minutes… ça va… trois minutes… mes pieds entament une espèce de danse sur les pédales
des freins, secousses que j’ai quelque peine à calmer… encore trois minutes… je semble prendre
la "pose" mais une impression curieuse me fait regarder ma main gauche ! Elle est en position
normale mais il me semblait que le poignet avait "tourné " de 90 degrés sur la droite !
Le temps passe. Je n’ose pas essayer de voir vers le… haut, à droite, si le blessé arrive,
trop pris par le contrôle de l’appareil. Son assise sur ce bout de caillou, est totalement instable:
je ne dois pas l’appuyer pour tout en veillant à garder une petite distance entre le rotor anti-couple
et "son" arbuste ! mécano veillait lui aussi !
En effet, le moindre accrochage signifierait la perte de contrôle complet de l’hélico !
Je savais que le gros efforts pour en reprendre le contrôle !amples et/ou rapides en altitude,
j’entame un large virage par le blessé est bandé de partout et Even me confirme le triste état
de fractures multiples: tenant compte de cela, et sachant que pour de tels cas (factures du crâne,
fractures ouvertes…) il faut éviter les variations
la gauche tout en commençant une descente très progressive.
L’extrémité nord du djebel passé, on aperçoit l’oasis, le camp et l’endroit d’atterrissage signalé
par una utre mécanicien .
n’étais pas du tout certain de retrouver "mon caillou".
Un autre hélico, de la 33-F, prend "mon" blessé et l’emmène à la base de l’Armée de l’Air,
près de Méchéria, à 80 Km. Un avion va le transporter sur Alger où un autre avion
l’emmenera à Paris. L’hôpital du Val de Grasse le récupère enfin.
Quelques semaines plus tard on nous apprendra que notre blessé est sauvé !
Les minutes d’attente ont semblé bien longues. J’ai été tenté un moment de faire un tour…
Un vent venant du nord ou de fortes turbulences auraient rendu le posé sur une roue très risqué. mais je Partie du tableau de bord du premier pilote le haut du manche "cyclique" qui contrôle l’attitude divers dont celui de la radio et interphone seul à être partagé de l’appareil (et ses boutons
avec celui du co-pil. le cadran du tachymètre (compte-tours)
moteur étant le 4 ème en haut à partir de la gauche, il est délicat de le surveiller étroitement
en même temps que la position de l’hélico par la porte pil. droit ! La tirette des freins est cette
tige en bas du tableau dont la poignée est horizontale, pas facile à attraper par le co-pil,
sanglé sur le siège de gauche.
Exemple de posé sur la roue droite avec un H.S.S.
Michel Couthures,
La Rochelle le 7 Juin 2008,
ex. Premier-Maître pilote à la Flottille 32-F
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